Éthologie de la Dominance Agonistique

La dominance agonistique est une relation qu’établissent entre eux les individus animaux (et les humains). Cette relation binaire ou dyadique est renforcée par des comportements agonistiques (agressifs et défensifs). Au cours de l’établissement d’une telle relation, les individus impliqués associent progressivement à la configuration perceptive de l’opposant une « valence » (ou une signification) qui correspond à la polarité de la relation entre eux. Ainsi cette valence pourra être « Il me domine ou je suis son dominé/subordonné » ou l’inverse « Je suis son dominant et il est mon subordonné/dominé « . Lorsque plusieurs individus sont présents dans un groupe, les individus apprennent à discriminer ou à différencier leurs congénères les uns des autres afin d’être en mesure de rétablir la relation de dominance-soumission qui est appropriée à chacun d’eux. Cette discrimination repose sur des caractéristiques individuelles perceptibles fournies par l’autre (morphologiques, olfactives, cinétiques, motrices) qui sont graduellement apprises et reconnues lors de rencontres successives.

Ce qui m’intéresse dans la dominance ce sont les aspects suivants:

  • Les facteurs déterminants de l’issue directionnelle de la relation dyadique: la force physique, taille, la combativité, la priorité de résidence, l’expérience préalable, la transitivité perceptive, &c.
  • Les conditions de maintien (rappel et reconnaissance individuelle).
  • Les conditions de remise en question d’une relation de dominance-soumission.
  • Le processus de formation des ordres de dominance hiérarchiques.
  • Les mécanismes qui conduisent à la transitivité (A>B et B>C; alors A>C) hiérarchique.
  • Les facteurs déterminants qui sont vicariés, par exemple suite à l’association de plusieurs individus par des alliances, la présence de la mère, &c
  • La transition culturelle dans les relations de dominance, à savoir comment se fait le recours à des facteurs culturels pour déterminer ou imposer les relations (chez les primates, dont l’humain).
  • Le rôle des prédispositions génétiques (rôle nié jusqu’à présent) dans la propension à dominer ou à être dominé.
  • Existerait-il finalement une forme de coopération dans la dominance ?
    Quel statut présente l’état d’absence de relation dominance, l’inhibition de son expression ou son déni?
  • Comment se fait le passage de la dominance agonistique à la dominance « symbolique ».
  • Quelles sont les origines phylogénétiques des relations de dominance (elle existe chez les vers marins et les actinies!).
  • Quelles sont les fonctions adaptatives des relations de dominance-soumission.